Le déni

Déni : non-considération d’une partie de la réalité, refus d’admettre une réalité perçue comme traumatisante. Un fragment - éventuellement important - de la réalité, se voit totalement ignoré : la personne qui dénie se comporte comme si cette réalité n’existait simplement pas, alors qu’elle la perçoit. Il y a véritablement négation de cette réalité extérieure à laquelle se substitue une idée subjective fantasmée. Souvent, cette protection met en place une bombe à retardement (schizophrénie par exemple). Pour les observateurs, le déni paraît évident, d’autant plus qu’il peut concerner ce que la personne devrait justement bien connaître.
(Sources : dictionnaire Hachette, Wikipédia, psychologies.com, Cyrulnik)
On trouve du déni chez les chrétiens comme chez les athées (et bien entendu dans chaque mouvement quel que soit son domaine - religieux, politique, culturel, etc.).

Pour s'en convaincre, il suffit de regarder un débat ou de parcourir les forums internet.

Le plus frappant chez les personnes dans le déni, ce sont les schémas récurrents qu'elles utilisent pour se défendre dans le but de rester dans le déni :
  • faire comme si certaines choses n'avaient pas été dites
  • faire dire à l'autre ce qu'il n'a pas dit
  • donner des contre-exemples particuliers à des idées générales - qui ne sont en fait que des exceptions que l'on peut facilement expliquer
  • aller jusque sur le terrain où on prétend ne pas être, uniquement pour ne pas perdre la face (*)
  • mettre en avant des idéologies (donc des idologies) au mépris de la réalité la plus évidente (**)
  • couper l'autre, dans les débats, quand ses arguments deviennent percutants (ce que fait aussi parfois l'animateur de débats...)
  • dans les forums internet, ne pas publier un commentaire pertinent, car reçu comme impertinent (c'est un des traits caractéristiques du déni)
  • etc.

Comment sortir du déni ?
  • tout d'abord, considérer que le déni peut résulter d'une souffrance, donc admettre que "le temps du déni est souvent nécessaire lorsqu'il permet de moins souffrir, mais on ne peut passer sa vie avec une seule moitié de sa personnalité" (Cyrulnik). Cependant, si le déni est une mauvaise foi volontaire, on a alors plutôt affaire à de la manipulation déguisée.
  • ensuite, la personne victime de déni devra être informée par une personne tierce : la personne dans le déni ne cherchera pas à savoir si elle est dans le déni (et pour cause...) - bien au contraire : selon Cyrulnik, cette stratégie protectrice donne l'apparence d'une force mentale, alors qu'au contraire ces personnes évitent de penser au sujet de leur déni, parce qu'elles ne se sentent pas assez fortes pour en parler paisiblement s'il s'agit du résultat d'une souffrance. Si c'est de la mauvaise foi manipulatrice, la meilleure arme sera l'humour.
  • un excellent moyen pour informer ces personnes de leur état (ou leur montrer que nous ne sommes pas dupes dans le cas des manipulateurs) est d'employer des paraboles, des métaphores, des allégories, qui permettront d'atténuer la peur de la souffrance (ou de mettre à jour la mauvaise foi)
  • bien évidemment, ces personnes ont tout intérêt, tôt ou tard, à admettre leur déni (pour éviter le piège du déni du déni) : "Un jour, il faudra bien le lever ce déni. On constate alors que le cours de son existence reprend un chemin différent" (Cyrulnik)
  • ...et à accepter de regarder la réalité en face (ne pas avoir peur de la réalité) - en admettant, en ce qui concerne ceux qui prétendent ou veulent réellement faire confiance à Dieu, que "tout ce qui donne à l'homme une satisfaction apparente, hors de la volonté de Dieu, n'est aussi qu'une drogue!" (Stanley Jones)
  • adopter un esprit critique pour éviter de retomber dans le déni ("soyez avisés comme les serpents et purs comme les colombes")
  • mais surtout : priez pour ces personnes

Lire aussi : Le déni (la Bible est-elle soluble dans la soupe religieuse ?)Pièges à connaître sur internet et Pourquoi certains blogs évangéliques sont-ils agressifs ?

(*) p.ex. l'athée qui se prétend rationnel, à qui on dit que Dieu est expérimentable, et qui refuse d'essayer car, dit-il, "pourquoi essayer puisque je n'y crois pas ?"

(**) c'est le cas de beaucoup de politiciens, ainsi que des dogmatiques religieux, comme ces hommes de l'Inquisition qui refusaient de regarder dans la lunette de Galilée sous prétexte que ce qu'il disait exister n'existait pas...


         

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